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PENN SARDIN

L'histoire des Penn Sardin

C'est au bout de la Bretagne que se situe la merveilleuse baie de Douarnenez et son port de pêche, célèbre depuis toujours pour la pêche à la sardine.

Et c'est tout près du port qu'est installée notre conserverie de poissons qui vous propose une grande variété de poissons en conserve depuis 1920. Si autrefois les chaloupes étaient armées à la voile, aujourd'hui ce sont des bateaux modernes qui pratiquent une pêche sélective et respectueuse. 

     

Les célèbres Penn Sardin

C'est ainsi que l'on appelait, et que l'on appelle toujours, ces Bretonnes qui préparent les sardines dans les ateliers du port de Douarnenez. Les Penn Sardin étaient et sont toujours réputées pour leur amour du travail bien fait et aussi pour leur caractère bien trempé. Au fait, « Penn sardin » veut dire « tête de sardine » en breton !

Les gestes d'autrefois des célèbres Penn Sardin se reproduisent de la même façon par leurs filles et petites filles. Les sardines sont placées à la main dans les boites de conserves.Avec le même souci de qualité qu'autrefois, notre conserverie La Pointe de Penmarc'h vous propose aujourd'hui une gamme étendue de conserves fines de poisson. Faites votre choix !

 

Yvonne Castrec raconte 

Saisir une sardine, lui trancher la tête, l’évider, la tremper dans la saumure, la sécher, la faire frire dans l’huile et la mettre en conserve. Dès 1860, cette scène se répète à la chaîne à l’intérieur d’usines appelées conserveries, qui ont fait la gloire de Douarnenez. La clef du succès ? Une main d’œuvre importante et habile, 100% dédiée aux petits poissons bleus. Retour sur le quotidien de ces ouvrières avec Yvonne Castrec, l’une de ces «Penn Sardin» (« têtes de sardines » en breton).
 
J’ai démarré dans une usine au port du Rosmeur en 1950, à 14 ans. J’habitais Tréboul (de l’autre côté du pont) désormais rattaché à Douarnenez, donc je faisais une demi-heure de marche pour me rendre à la conserverie et autant pour revenir.
 
Quand le temps était clément, je faisais la route à vélo. Un long chemin, surtout de nuit quand on travaillait jusqu’à 1 h du matin. Mais nous étions une vingtaine de Tréboul dispersées dans différentes usines de Douarnenez, et nous faisions le trajet ensemble.
 
Quand les bateaux rentraient, il y avait une acheteuse sur le port. Les sardines arrivaient dans l’après-midi, parfois le soir.  À l’intérieur des conserveries, c’était comme une fourmilière, chacune avait sa place. On travaillait à la chaine, et tout se faisait à la main. À 14 ans, j’étais «petite fille» : j’envoyais les boîtes vides pour que les ouvrières les remplissent. Puis, je faisais monter les boites remplies à l’étage pour l'huilage, le sertissage et l’appertisation.
 
Plus  tard,  j’ai  moi même  mis  les  sardines  en  boîte. Il fallait être très minutieuses, veiller à ne pas abîmer le ventre des sardines et emboiter les poissons délicatement. On portait des sabots avec des chaussons à l’intérieur et une blouse en coton avec un tablier, surmonter d’un autre petit tablier, notamment pour l’étêtage qui salissait beaucoup.
 
On commençait à travailler à partir de 14 ans, après  le  certificat  d’études.  Les  générations  d’avant démarraient encore plus tôt, vers 10-12 ans. On travaillait souvent 12h par jour, et certaines journées se terminaient à 1 heure du matin, voire plus. Un rythme soutenu, sans compter le trajet pour venir à l’usine et repartir chez soi. On était payées à l’heure, en franc. Un petit salaire qu’on recevait à la quinzaine.
 
On avait une pointeuse pour passer notre carte. Et l’heure, c’était l’heure. Si l’heure était passée on perdait notre quart d’heure, ce qui était un vrai manque à gagner ! Mais certaines faisaient des horaires encore plus extensibles : les femmes de corvée, qui étaient chargées de tout laver, tout nettoyer après la mise en boîte. En revanche on avait  les  heures  supplémentaires, ce qui nous permettait de gagner un peu plus que les penn sardin de la génération précédente.
 
Mais finalement ce dont je me souviens c’est de l’ambiance. C’était très convivial, et il existait une véritable entraide, les plus jeunes déchargeaient les personnes âgées, certaines ayant plus de 70 ans. Puis on chantait beaucoup dans les usines, pour se tenir en éveil et se donner du courage. Des cantiques, des chansons révolutionnaires et populaires avec Luis Mariano et Tino Rossi. Les gens étaient gais. On était heureuses de travailler toutes ensemble.
 
Nous avions assez peu de temps libre finalement. Nous brodions et tricotions, et profitions du dimanche pour aller nous baigner à la plage la plus proche. C’était des années d’insouciance et d’innocence. Le bel âge...
 
Groupe de Sardinieres
 

Crédit photo : Collection Villard, Quimper ou Collection Plouhinec, Douarnenez.