TREIZOUR
Depuis sa création en 1979 à Douarnenez, « Treizour, association des Amis du Port-Musée » œuvre pour la conservation du patrimoine maritime, à commencer par la toute première collection du Port-Musée de Douarnenez qu’elle a réunie pour fonder ce qui était à l’époque le premier Musée du bateau. L’association possède deux navires amiraux, Telenn Mor et Volonté, qui assurent déjà des centaines de sorties tous les ans. Treizour (qui signifie « passeur » en breton) a toujours le même objectif : mettre en avant l’héritage de la Cornouaille et la découverte de la navigation traditionnelle à la voile. Et c’est une fois encore ce qui l’anime, avec le nouveau canot de Douarnenez, « D21 », dont la construction a commencé au printemps 2020. Engagement tenu la canot a été mis à l'eau ce printemps 2022, et baptisé "Joséphine" en homage à Joséphine Pencalet icone de Penn Sardins à Douarnenez.
Un projet de construction avant tout participatif et éducatif
Cette première unité, dont le nom est "D21" en attendant son baptême définitif, est fabriquée dans les locaux de l’association, au Port-Rhu. L’entreprise de langoustiers de Douarnenez a décidé de participer au projet en mettant à disposition de Treizour son atelier et les machines nécessaires.
Tous sont les bienvenus pour accompagner l’association, adhérents ou non, débutants ou professionnels. Cependant, la construction sera dirigée par un charpentier de marine expérimenté, Yvon Marsault, assisté par Sammy Bertoliatti.
Ce sont les fonds de Treizour qui ont assuré le démarrage du chantier, dont le budget prévisionnel s’élève à 60 000 €. Puis les canaux de financement classiques seront utilisés : subvention publique, mécénat, sponsoring… Et bien sûr les dons des particuliers, qui sont ouverts sur le site de l’association.
Pointe de Penmarc'h, convaincu et proche des valeurs humaines des bénévoles est devenu mécène de l'association en 2021.
La fabrication d’un canot pour transmettre un savoir-faire ancestral
Le navire D21 est la première réplique navigante d’un des bateaux de pêche à la sardine qui émaillaient les côtes de Cornouaille à la fin du XIXe siècle. Ces embarcations, produites de façon intensive dans les années 1890-1895, ont aujourd’hui toutes disparu et, jusqu’à présent, aucune n’a jamais été reconstruite. Il s’agit d’un canot ouvert de 7 mètres de long, équipé, comme à l’époque, de voiles et d’avirons pour seules aides à la propulsion.
Chacun met la main à la pâte, de la charpenterie à la voilerie, en passant par la communication et la recherche de financement. Les plans initiaux ont été dessinés par l’architecte François Vivier, à partir de ses explorations effectuées dans la collection de référence Ar Vag. Celle-ci rassemble les témoignages d’anciens marins et charpentiers sur les techniques et traditions de la navigation. Il s’est appuyé également sur les précieux dessins de Claude Maho, spécialisé dans les reproductions d’embarcations originelles.
La fabrication a commencé au printemps 2020 et va déjà bon train. Architecture, ingénierie, recherche du bois… La mise à l'eau est prévue pendant les fêtes martimes de Douarnenez en 2022. Ce bateau permet non seulement de réunir les passionnés autour des méthodes traditionnelles de construction et de gréement d’un navire, mais sera aussi destiné à la formation et à l’entraînement, y compris pour les enfants. Effectivement, il est de petite taille et ses manœuvres sont très simples, encore plus simples que celles de la chaloupe.
Mais l’esprit de transmission de Treizour va toujours plus loin. En effet, la fabrication du nouveau canot de Douarnenez (qui sera peut-être le premier d’une série) n’a pas seulement pour but d’apporter un navire supplémentaire à la flottille de l’association. Car tous les plans et les gabarits utilisés pour sa construction seront mis à disposition de tout le monde et les personnes intéressées pourront ainsi en profiter : les particuliers, mais également les organismes tels que les associations ou les écoles.
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